ADSL et TV sur IP pour 15€ : c'est en Chine...
J'étais la semaine passé en Chine à l'invitation du second équipementier télécoms chinois, ZTE. Et ce que j'ai vu sur place m'ai littéralement époustouflé. Notre voyage nous a mené de Hong Kong à Shenzen puis à Shanghai pour une visite des principaux sites de R&D et de production de la marque. Shenzhen est une agglomération de 20 millions d'habitants qui héberge la Silicon-Valley locale. Il y a 25 ans, toute la région était largement agricole. Aujourd'hui c'est une mégapole hérissée de gratte ciel et d'immeuble d'habitation. Une fourmilière humaine qui chaque jour reçoit de nouveaux habitants et qui ressemble à un chantier permanent. Un chantier où l'infrastructure de communication est au fait des technologies avec une large couverture en GPRS et en Edge (la 3G n'est pour l'instant pas déployée en attendant que le gouvernement chinois rende sa décision).
Shanghai est sans doute encore plus impressionnant. Cette ville de contraste, où alternent building ultra-modernes et maisons décrépies, où les boutiques de luxe voisinent à quelques dizaines de mètres avec des ateliers spécialisés dans la contrefaçon, accueille officiellement près de 20 millions d'habitants. ZTE et China Telecom y ont déployé un vaste réseau ADSL (en attendant le FTTH). A ce jour, 2,7 millions de foyers sont desservies en haut débit (forfait de base de 2 Mbit/s) et China Telecom, vient de lancer la TV sur IP (60 000 abonnés en moins de 3 mois). Au programme près de 70 chaînes de TV en MPEG-4/H264, la vidéo à la demande, la possibilité d'accéder à des services interactifs (réservation de consultation l'hôpital, météo, annonces immobilières...). Le tout pour un tarif à faire baver d'envie les occidentaux : 12€ par mois pour l'ADSL, 3€ de plus pour la TV et 0,2 € par film en VOD (oui, oui, 0,2€). Le tout est en ligne avec le revenu moyen des habitants de la ville, près de 400€ par mois. A ce tarif, on comprend que la présence d'opérateurs alternatifs ne soit pas nécessaire. Alors vive le monopole (en Chine sinon je vais encore m'attirer les foudres de Xavier Niel, le fondateur de Free, toujours près à m'accuser de collusion avec notre opérateur historique...)...
octobre 25, 2006 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (3) | TrackBack
l'AFNIC, dernier obstacle dans la course au .fr
L'un des NIC les plus rigides de la planète, l'AFNIC (Association Française pour le Nommage Internet en Coopération), n'aura finalement réussi qu'une seule chose en verrouillant au maximum l'attribution des .fr pendant 12 ans : les ringardiser. Alors que l'Allemagne a franchi la semaine passée la barre des 10 millions de noms de domaines en .de, la France fait figure de retardée avec ses pauvres 550 000 noms de domaines. L'AFNIC se félicite pourtant des quelques 40 000 noms de domaines attribués récemment à des particuliers dans le cadre de l'ouverture complète du domaine fr. Il n'y a pas pourtant pas de quoi. Lassés d'attendre que l'AFNIC se réveille, un grand nombre d'association et de particuliers ont opté pour des noms de domaines en .org, .com et même en .eu, un domaine pourtant récent, mais qui s'est ouvert avant le .fr. Autant dire que ceux-là ne reviendront sans doute jamais au .fr.
A l'époque de sa tutelle par l'Inria, l'Afnic n'avait pas franchement été l'un des grands contributeurs du développement de l'Internet en France. Récemment, on ne peut pas dire qu'elle ait été un élément moteur du succès du .fr, que ce soit par sa politique de fermeture ou par sa politique tarifaire. A titre d'exemple, il subsiste toujours des règles absurdes dans la charte de nommage .fr comme l'impossibilité d'enregistrer des noms de domaines à deux caractères (c'est ce qui fait qu'il n'y a par exemple pas de hp.fr).
Terminons en signalant, que si le .fr est désormais totalement ouvert, après plus de 12 ans d'Internet public en France, ce n'est toujours pas le cas du .re (la Réunion). Un français métropolitain peut ainsi avoir son .fr mais un français habitant la Réunion ne peut avoir son .re. Comprenne qui pourra...
juin 29, 2006 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (1) | TrackBack
.eu : la farce continue
Mise à jour
A 15 h, l'accès aux serveurs d'Eurid était restauré de façon intermittente. au cours de la matinée, le registre a activé près de 700 000 domaines. Sur le nombre total de domaines ctifs, 172 765 viennent du Royaume-Uni, 144271 d'Allemagne, 102162 des Pays-Bas, 67155 de Chypre, 54527 de Suède et seulement 26762 de France...
J'ai tenté ce matin d'enregistrer mon premier nom de domaine en .eu, l'ouverture du TLD au public devant officiellement commencer ce jour à 11h. Le .eu est l'aboutissement de milliers d'heures de réunions d'officiels de l'Union et de consultants (parmi lesquels Price WaterHouse). Il a été préparé avec soin par un responsable de registre, EURid, sélectionné en grande pompe par la Commission et pour quoi au final : un fiasco a grande échelle. Pendant la phase de Sunrise, les coûts prohibitifs de dépôt de noms de domaines et la complexité du processus ont abouti à un goulet d'étranglement qui a découragé nombre d'entreprises. Résultat, à ce jour seuls 26 436 noms de domaines sont opérationnels.
Pour rajouter à la farce, les systèmes d'enregistrement d'Eurid se sont effondrés ce matin lors de l'ouverture officielle du .eu au grand public. Sous la pression du nombre de demandes, l'informatique d'Eurid a rendu l'âme (sans toutefois affecter les DNS du .eu, ce qui aurait été un comble). Autant dire qu'il faudra sans doute attendre un peu pour que je dépose mon nom de domaine. Et dire que le .eu était censé inspirer la confiance des consommateurs européens....
avril 7, 2006 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (1) | TrackBack
Lucent-Alcatel : plus de château, mais toujours pas d'égalité
Lucent et Alcatel ont repris des discussions de mariage après une première tentative avortée en 2001. A l'époque la fusion "entre égaux" s'était négociée, à la stupéfaction des américains, dans le château des Mesnuls, un château du XVIe propriété d'Alcatel, où les infrastructures de communications étaient, semble-t-il, frustes. La rumeur veut que le fax avait été l'un des moyens privilégiés de transmission de documents à l'époque.
Cinq ans plus tard, Alcatel et Lucent se présentent comme des géants du haut débit et on espère pour eux que les négociations se dérouleront avec des moyens de communications plus adaptés à l'époque comme l'e-mail, la ToIP ou la visio-conférence IP, des technologies vantées par les deux groupes à leurs clients.
Plus sérieusement, les discussions "entre égaux" reprennent alors qu'Alcatel est encore une fois en position de force face à son concurrent. Ses ventes sont en forte croissance, de même que ses profits, tandis que Lucent vient d'enregistrer un recul de 12 % de ses ventes au dernier trimestre et une perte de 104 M$. En 2001, les négociations "entre égaux" avaient achoppé, car Lucent avait eu l'impression d'être dévoré. Rien n'indique que la situation ait beaucoup évolué...
mars 24, 2006 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Très cher Cisco...
Imagine-t-on, aujourd'hui une entreprise accepter de payer un PC deux fois plus cher parce qu'il provient d'une certaine marque ou accepter de payer ses serveurs au double du prix du meilleur concurrent. La réponse est évidemment non, du moins pour la plupart des clients. PC et serveurs sont des équipements banalisés et nul n'accepterait aujourd'hui de payer un PC HP 30 à 70% plus cher qu'un Dell ou vice-versa. Pourtant, c'est exactement ce que font la moitié des entreprises lorsqu'elles choisissent leurs équipements réseau, sans que cela n'affecte le turnover des responsables réseaux.
51% du marché européen de la commutation réseau est toujours trusté par Cisco, avec des tarifs qui sont parfois jusqu'à deux fois plus élevés que ceux de ses concurrents. Un tel écart pourrait se comprendre si les équipements du numéro un mondial étaient radicalement meilleurs que ceux de ses concurrents ou sensiblement plus performants ou radicalement innovants. Le problème est que les équipements de constructeurs comme Extreme, HP ou 3Com n'ont souvent pas grand chose à envier à ceux du géant tout en étant bien moins chers.
En fait 35 ans de travaux sur Ethernet et 25 années de normalisation au sein de l'IEEE, ont fait leur effet : rien de ressemble plus à un port Ethernet qu'un autre port Ethernet, ce qui tire les prix vers le bas. Poru un Cisco habitué à vivre avec des marges élevées les années à venir s'annonce donc comme un vrai défi.
Exemple type : HP Procurve, qui m'a invité la semaine passée à l'occasion du lancement de ses nouvelles gammes de commutateurs/routeurs, affiche des prix environ 50 % moins élevés que ceux de son concurrent. Son nouveau châssis de commutation de niveau 2/3/4, le Procurve 5400, est facturé environ 110 € par port Gigabit Ethernet avec un support natif du PoE (Power over Ethernet), tandis que Cisco facture quasiment le double pour son Catalyst 4500 sans le PoE, sans la garantie à vie et sans les mises à jour gratuites proposées par HP. On trouve des exemples similaires chez 3Com, Extreme ou Dlink.
Enrayer la baisse des parts de marché
Pour Cisco, tout l'enjeu est désormais d'enrayer le recul de ses parts de marché (il a perdu 2% de PDM en 2005 sur le marché des commutateurs managés) et de protéger les marges exceptionnelles de sa division réseaux d'entreprises. Une stratégie est de poursuivre la course en avant aux fonctionnalités pour justifier l'écart de prix avec les concurrents. Cette méthode a déjà été utilisée avec succès pour la voix sur IP et Cisco tente aujourd'hui de la dupliquer dans le domaine de la sécurité, de la virtualisation d'infrastructure ou de l'accélération de flux XML... Le risque pour les clients est de devenir captifs d'équipements qui présentent de subtiles variations aux standards (comme les extensions CCX dans le monde du sans fil), et qui deviennent du coup moins interopérables avec ceux des concurrents.
Une autre stratégie possible pour Cisco est bien sûr de limiter l'érosion des parts de marché en jouant sur les prix avec sa filiale Linksys, comme l'avait fait compaq en son temps avec la gamme Presario. Le risque serait alors de cannibaliser les ventes de la maison-mère et de faire s'effondrer sa marge...
En fait, il y a de fortes chances pour que Cisco s'appuie sur une stratégie mixte de montée en puissance dans le haut de gamme et de baisse des prix sur le secteur des PME. Reste qu'il me semble peu probable qu'il parvienne à conserver le contrôle durable de la moitié du marché mondial de la commutation d'entreprise. Et vous qu'en pensez-vous ?
février 16, 2006 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (2) | TrackBack
Nous avons les moyens de vous préselectionner (Endeis Telecom, la suite...)
Il y a quelques mois j'écrivais une note sur les pratiques contestables d'Endeis Telecom, un opérateur qui semble s'être fait une spécialité de présélectionner de force ses abonnés. Sur l'ensemble des trois derniers mois, cette note a été la plus consultée de ce blog. généralement ses lecteurs y arrive avec une recherche Google de type "Endeis Télécom fraude", ce qui en dit long sur l'étendu du problème. J'ai par ailleurs accumulé de nombreux e-mails de lecteurs me contant leurs déboires avec Endeis. Tous ont été présélectionnés sans leur aval suite à un simple appel téléphonique.
Dans ma note originelle, j'écrivais qu'Endeis est une filiale à 50 % d'Iliad. Entre temps, j'ai échangé par e-mail avec Xavier Niel, le fondateur d'Iliad (Free) qui m'a confirmé qu'Endeis ne fait plus partie de la galaxie de filiales du groupe (une vérification effectué sur le registre Euridile et sur societe.com, un service d'iliad, ne fait toujours pas état d'une quelconque modification du capital social d'Endeis Telecom et le siège social est toujours domicilié au 24 rue Emile Menier, dans les locaux d'Iliad...).
Une chose est sûr en revanche la justice s'intéresse au cas du petit opérateur. En décembre, le tribunal de commerce de Paris a interdit à Endeis Telecom d'usurper l'identité de France Télécom lors de ses démarchages. L'opérateur fait aussi l'objet de plusieurs enquêtes de la DGCCRF, tant au niveau régional que national. Il serait aussi l'objet de plusieurs plaintes de consommateurs. Son site internet bat également de l'aile. A ce jour, il n'est plus possible de s'inscrire aux services de l'opérateur sur le web. En fait la seule façon de joindre l'opérateur semble être via son numéro 800 ou par l'adresse e-mail de son fondateur, Lionel rosenberg.
Endeis Telecom ne serait toutefois pas le seul à se livrer au jeu de la présélection plus ou moins forcée. Les deux principaux concurrents de France Télécom sur le marché de la téléphonie fixe seraient aussi l'objet de multiples plaintes de la part de consommateurs à Paris, à Nanterre et dans l'Est de la France pour des pratiques pas toujours très nettes. Les opérateurs ont beau jeu de pointer du doigt les errements de revendeurs et distributeurs malhonnêtes, mais ce serait oublier un peu vite leur responsabilité en matière de contrôle, puisqu'au final ce sont eux qui fournissent le service...
janvier 25, 2006 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (33) | TrackBack
Portabilité du numéro : un gourou sommeille en tout conseiller SFR
Fin août, je racontais sur ce blog mes griefs envers mon opérateur mobile actuel et mon intention d'en changer (voir le billet La portabilité mobile, c'est simple comme... une lettre recommandée !). Objectif : profiter d'une vraie couverture haut débit nationale, c'est à dire d'un réseau EDGE opérationnel. Pendant près de 6 ans, j'ai été le fidèle client d'un SFR plutôt efficace, plutôt innovant, mais qui à mon sens a complètement raté le virage de l'EDGE tout en ne respectant pas ses promesses sur la 3G. Résultat une couverture haut débit mobile aléatoire pour quelqu'un qui comme moi n'habite pas une grande agglomération.
Bien décidé à tester la portabilité mobile, j'ai donc, comme me l'a demandé SFR, envoyé ma lettre recommandée avec A/R pour résilier mon contrat (c'est fou comme pour ce genre de procédure les opérateurs peuvent en revenir aux vieilles technologies). Immanquablement, SFR m'envoie un premier courrier pour regretter mon départ et m'avertir qu'un conseiller va prendre contact avec moi afin de convaincre la brebis égarée que je suis de rejoindre le troupeau (c'est fou comme les clients ont parfois l'impression d'être traités comme des moutons...). L'appel du berger tant attendu arrive et une voix au téléphone me demande d'expliquer les raisons de mon départ. Je veux du haut débit mobile partout (ou presque), donc je change pour un opérateur avec un réseau Edge national . Réponse du conseiller : mais si votre problème est un problème de couverture, vu que vous avez beaucoup de points de fidélité, on peut vous proposer un nouveau mobile. La proposition m'a laissé sans voix (Je passe avec bonté sur le fait que le mobile en question me relierait de nouveau pour 24 mois à l'opérateur que je cherche à quitter).
En y réfléchissant bien pourtant, une révélation m'est apparue (je rassure mes proches, entre les moutons, les bergers et les révélations, je ne suis pas devenu mystique). En fait, ce conseiller de SFR est un gourou de la technologie : Il a trouvé la parade aux coûteux déploiements de réseaux 3G et Edge. Ce n'est pas plus de stations de base qu'il faut déployer, mais des terminaux plus puissants et plus intelligents qu'il faut donner aux utilisateurs : mon conseiller SFR vient d'inventer le réseau du futur, un réseau maillé à grande échelle, où chaque terminal est à la fois émetteur et récepteur. C'est visionnaire, sans doute autant que les ambitions de convergence de Jean-Marie Messier en 2000.
Plus sérieusement, après 15 jours d'attente, je viens de recevoir le bon de portage attendu (En fait, SFR fait bien les choses,j'ai reçu deux courriers avec le même bon de portage et une lettre de confirmation de résiliation). Ma transhumance vers Orange peut donc commencer. Mais promis, je garderai un oeil sur SFR en attendant l'avénement des réseaux maillés à grande échelle...
novembre 3, 2005 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Le dégroupage patine
Parfois une image vaut mieux que mille mots. Ci-dessous, j'ai compilé les statistiques du dégroupage en France au cours des 6 derniers trimestres ainsi que le taux de croissance trimestriel des nouvelles installations (croissance séquentielle, de trimestre à trimestre). Comme l'illustre le schéma ci-dessous, le taux de croissance trimestriel a atteint un plancher ce trimestre avec seulement 3,67% de croissance séquentielle pour le dégroupage partiel et 40,85% pour le dégroupage total. Soit au total une croissance moyennée de 7,75%.
octobre 18, 2005 dans Actualité, Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack
Nous avons les moyens de vous présélectionner
Le week-end dernier, mon père m'a expliqué ses mésaventures avec un opérateur, dont je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler, Endeis Telecom. L'histoire est digne des meilleures pratiques de Telecom Italia à l'époque où l'opérateur transalpin était actionnaire majoritaire de 9 Telecom. Dans le Sud de la France (la région où j'habite), l'opérateur a longtemps fermé les yeux sur les pratiques illégales de distributeurs, qui se faisant passer pour France Télécom, convertissaient les clients à la présélection chez 9Télécom. L'affaire avait pris de telles proportions que LDCom avait dû nettoyer son réseau de vente après le rachat de 9Télécom et avait jugé bon de le faire savoir par communiqué de presse. Mais je diverge.
Un jour le téléphone sonne quelque part en Auvergne. Un télémarketeur se présente comme étant des "Télécoms" et commence à vanter une nouvelle offre permettant de faire des économies sur sa facture. Mon père demande à recevoir une documentation papier et met un terme à la communication. Quelques jours plus tard arrive un courrier de France Télécom indiquant à mon père que l'opérateur regrette sa décision de le quitter pour la présélection chez un nouvel opérateur, Endeis Telecom.
Appel derechef chez l'opérateur historique, qui regrette la situation mais indique qu'Endeis a présenté un bon de présélection conforme qu'il est contraint d'éxécuter. Et de proposer temporairement l'utilisation du 8 (le préfixe alternatif de France Télécom) et l'envoi d'un nouveau bon de présélection pour rétablir l'abonnement originel. Deuxième étape, plus cocasse, appel chez Endeis, pour résilier la présélection jamais souscrite. Comme de bien entendu, la discussion devient ubuesque. "Bonjour madame je vous appelle pour réiliser une présélection à laquelle je n'ai jamais souscrite"... "Oui monsieur vous devez nous envoyer un recommandé A/R"..."oui mais je n'ai jamais demandé l'activation de vos services"..." Mais monsieur si vous nous appelez pour résilier votre présélection c'est bien que vous êtes clients chez nous...". Je vous laisse imaginer la suite. Au final, La charmante opératrive raccrochera au nez du client impudent...
Ce qui est moins drôle, c'est qu'Endeis Telecom n'est autre qu'une filiale à 50% d'Iliad, un groupe côté en bourse plus connu pour être l'actionnaire de Free. Créée en 2000 sous le nom Telecom SA (bonjour ici les télécoms...), la société a changé de nom en 2004, semble-t-il après des ennuis avec France Télécom mais aussi la DGCCRF. Endeis est en quelque sorte un clone de OneTel, mais en bien plus cher, grâce à des frais de connexion de 0,5 € pour les appels mobiles et de 0,55€ pour les appels fixes nationaux et locaux. Vous ne rêvez pas, cela fait bien plus de 3 francs pour le simple établissement d'un appel. On comprend soudain la motivation pour présélectionner des clients.
Reste que la manip est parfaitement illégale. En principe, la souscription à la présélection passe par la signature d'un bon de présélection par le client, un bon sans lequel France Télécom ne peut procéder à l'opération. Dans le cas présent, une signature créative doit figurer sur le joli bout de papier.... J'allais oublier : "Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d'expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d'établir la preuve d'un droit ou d'un fait ayant des conséquences juridiques. Le faux et l'usage de faux sont punis de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende". C'est le texte de l'article 441-1 du Code pénal...
octobre 3, 2005 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (46) | TrackBack
Dégroupage : la faillite de France Télécom n'est pas pour demain
Rebondissant sur les chiffres du dégroupage dévoilés par l'ARCEP et sur une dépêche AFP annonçant que France Télécom perd 10000 abonnés par semaines, certains de mes confrères ont un peu forcé le trait sur l'hémorragie d'abonnés de l'opérateur historique. "Les internautes toujours plus nombreux à quitter France Télécom" titre ainsi 01net, en précisant que "Les Français choisissent en majorité de s'affranchir totalement de France Télécom pour leur abonnement Internet et téléphonique". "Les Français quittent en masse France Télécom" écrit Silicon.fr ajoutant "L'hémorragie des abonnés à la téléphonie fixe de France Télécom se confirme"...
Au risque de me fâcher avec quelques confrères, un peu de perspective ne saurait faire de mal. France Télécom c'est environ 34 millions de lignes en France. Avec un rythme de dégroupage total de 10 000 par semaine, il faudra 3400 semaines soit 65 ans pour que les alternatifs s'accaparent 100% du marché. Et même s'ils le faisaient, France Télécom ne perdrait pas tout puisque les opérateurs dégroupés lui reversent une dizaine d'euros par ligne dégroupée et par mois.
Les Français ne choisissent pas en masse de s'affranchir du vilain et monopolistique France Télécom, même si cela peut sans doute déplaire à certains. Sur les douze derniers mois, le nombre d'abonnés au haut débit à progressé de 2,92 millions et seuls 154 127 clients ont choisi le dégroupage total ( "Les Français choisissent en majorité de s'affranchir totalement de France Télécom pour leur abonnement Internet et téléphonique" de 01net). 1,41 millions d'abonnés supplémentaires ont quant à eux choisi le dégroupage partiel. Mais les statistiques de l'ART sont faites de telle façon qu'il est impossible de définir quelle part représentent les nouveaux abonnés dans ce chiffre (une partie significative des dégroupages est en effet attribuable aux efforts de conversion par les FAI d'abonnés existant au dégroupage). Si l'on s'en réfère aux chiffres de France Telecom, les seules offres de Wanadoo ont séduit 48,6% des nouveaux abonnés au haut débit au premier semestre. Or 100% des abonnés Wanadoo utilisent l'ADSL version FT.
Pour l'exode massif, il faudra donc attendre encore un peu...
octobre 3, 2005 dans Réseaux & Télécoms | Permalink | Commentaires (0) | TrackBack